De l’art du plateau repas en train avec les “ekiben”
Ces délicats bento renferment bien souvent les spécialités culinaires de la ville ou de la préfecture dans laquelle ils sont achetés.
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Les voyages en train au Japon sont bien plus qu’un moyen de relier une destination à une autre. On admire le paysage qui défile de l’autre côté de la fenêtre, la campagne et ses maisons traditionnelles prenant rapidement le pas sur les buildings et autres immeubles des grandes mégapoles. On assiste aussi au ballet des voyageurs japonais, partis rejoindre une autre ville le temps d’une journée ou d’un week-end. Mais ces voyages en train de plusieurs heures sont également un excellent moyen de goûter à un incontournable de la culture nippone : les ekiben, contraction d’eki uri bento, comprendre “plateau repas vendu en gare”.
Découvrir des spécificités culinaires japonaises
S’il est très mal vu au Japon de croquer dans un en-cas dans le métro ou dans les petites lignes de train où les trajets durent une poignée de minutes, il est plus que permis, voire même conseillé, de déguster un ekiben lors de voyages plus longs. Mais attention, pas question de prendre ce repas sur rails à la légère. Ici, pas de sandwich au pain de mie ou de nouilles instantanées, les ekiben sont de délicats bento renfermant bien souvent les spécialités culinaires de la ville ou de la préfecture dans laquelle vous débutez votre voyage.
Préparés le matin même avec des produits frais, ils comprennent généralement du riz ou des nouilles, accompagné(e)s de légumes de saison et d’un peu de viande ou poisson. Le tout, délicatement emballé dans une boîte en bois ou en plastique voire dans un pot en céramique, spécialité de la préfecture de Hyogo (regroupant les villes et alentours de Kobe, Himeji et Nishinomiya). Les ekiben sont majoritairement servis froids, mais depuis quelques années, certaines préfectures en proposent certains à déguster chauds, à l’instar de la préfecture de Miyagi et son bento Tan To. On tire sur une ficelle qui déclenche une réaction chimique dans une petite poche située sous le plat. Elle le réchauffe alors en cinq minutes seulement.
Une tradition culinaire héritée du XIXème siècle
Des innovations qui ne cessent de réinventer ces plateaux repas au charme typiquement japonais qui enchantent les papilles des voyageurs nippons depuis la fin du XIXème siècle, lorsque les premiers chemins de fer ont été construits dans l’archipel. Des vendeurs d’ekiben s’affairaient alors les bras chargés de lourdes caisses en bois sur les quais des gares afin de vendre des collations aux premiers voyageurs du rail. À chaque nouvelle ligne qui s’ouvrait, un ekiben naissait.
Les ventes sont aujourd’hui un brin plus ordonnées, des kiosques spécialisés dans ces plateaux gourmands sont installés directement sur le quai des stations des lignes de train les plus fréquentées. Un établissement niché au premier étage de la gare de Tokyo, Ekibenya Matsuri, propose plus de 170 sortes d’ekiben pour ceux voulant goûter aux délices de préfectures qu’ils n’auront pas l’occasion de traverser. Une autre façon d’envisager le voyage.
Pour avoir un aperçu de l’offre des ekiben, rendez-vous sur le site de Ekibenya Matsuri (uniquement en japonais).
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