L’impressionnante collection de magazines photographiques d’Alexandre Bapst
Cet amoureux de photographie partage sur Instagram des ouvrages japonais publiés entre 1960 et 1980, qu'il collectionne depuis 2006.
Shomei Tomatsu © Alexandre Bapst
« Je ne travaille pas dans un milieu artistique ou dans la photographie et ne suis pas photographe moi-même », précise très rapidement Alexandre Bapst. Comme pour dissiper tout mystère qui pourrait exister autour de sa passion pour la photographie en général, et la photographie nippone en particulier, autour de laquelle il a créé le compte Instagram Solitude of Ravens. Le collectionneur de 37 ans, qui accumule les magazines photographiques depuis 2006, a désormais, sur les rayons de ses bibliothèques, entre 2 000 et 3 000 exemplaires de ces reproductions de clichés sur papier glacé.
Passionné par la photo depuis de nombreuses années, il se lance initialement dans diverses collections, avant d’axer exclusivement ses achats sur la photographie japonaise. « Je collectionne principalement les ouvrages et magazines publiés entre le début des années 60 et le début des années 80. La période la plus intéressante étant probablement celle allant de la fin des années 60 au début des années 70 », détaille Alexandre Bapst dans une interview à Pen.
Une collection assemblée loin du Japon
Des ouvrages qu’il déniche principalement sur internet, ou qu’il se fait ramener de l’archipel par des amis y ayant séjourné. Car, et c’est là toute la beauté du geste du collectionneur, Alexandre Bapst n’a jamais mis un pied au Japon. « On me pose souvent la question et ma réponse peut surprendre. Il y a une espèce d’image romantique du collectionneur qui irait au Japon chercher ses livres dans les librairies de Tokyo. Cela existe probablement, mais je crois que pour bon nombre de collectionneurs, internet est devenu l’outil principal pour trouver des livres. »
S’il ne devait en garder qu’un, c’est Shomei Tomatsu qui aurait la faveur d’Alexandre Bapst. « Il est à mes yeux le plus grand photographe japonais, par son influence sur toute une génération. Visuellement en avance sur son temps, il a également traité des thèmes importants comme l’américanisation de la société japonaise, son attachement pour Okinawa et évidemment son travail sur Nagasaki à travers les années ».
Un amour pour la photographie et les magazines japonais qu’Alexandre Bapst a souhaité partager sur Instagram, sur son compte baptisé Solitude of Ravens en référence à Masahisa Fukase et son livre Karasu. Il y poste régulièrement des couvertures d’ouvrages et quelques séries des photos qui retiennent son attention. « Je limite les publications de mon compte aux magazines afin de pouvoir partager des séries de photos qui n’ont pas forcément eu la chance d’apparaître dans des ouvrages plutôt que de faire étalage de livres rares et hors de prix. J’y parle aussi régulièrement d’ouvrages récents qui, eux, sont accessibles à tous », conclut Alexandre Bapst.
Une partie de la collection de magazines japonais d’Alexandre Bapst est consultable sur son compte Instagram Solitude of Ravens.
Shomei Tomatsu Oh Shinjuku © Alexandre Bapst
Shomei Tomatsu Asahi Annual 1970 © Alexandre Bapst
Daido Moriyama Asahi Camera 1969 © Alexandre Bapst
Daido Moriyama Asahi Journal 1969 © Alexandre Bapst
Takuma Nakahira Design Magazine 1972 © Alexandre Bapst
Masahisa Fukase Canon Annual 1976-77 © Alexandre Bapst
Design Magazine 1972 © Alexandre Bapst
LES PLUS POPULAIRES
-
La subtilité de l'art japonais du papier exposée à Londres
En 2018, quinze créateurs contemporains ont eu carte blanche à la Japan House pour exprimer leur art au moyen de papier “washi” traditionnel.
-
Les nuits électriques de Tokyo sublimées par Liam Wong
Dans la série “TO:KY:OO”, le photographe capture la capitale à la nuit tombée, lorsque les néons créent une ambiance cinématographique.
-
Recette vegan de pot-au-feu japonais par Lina et Setsuko Kurata
Le “oden” est un plat typique de l’hiver, que l’on peut préparer chez soi mais que l’on trouve aussi en vente en supermarché dans l'archipel.
-
La quintessence de la beauté du Japon retranscrite par Erin Nicholls
L'artiste australienne saisit avec acuité les scènes et détails les plus insignifiants du quotidien qui semblent soudain prendre vie.
-
Adrien Jean, immersion dans une culture solitaire
Dans cette série, le photographe questionne le sentiment de solitude, des Japonais mais aussi des voyageurs qui visitent l’archipel.