L’oeuvre architecturale poétique de Kengo Kuma

26.04.2020

TexteManon Baeza

©Forgemind ArchiMedia

Réputé et adulé aussi bien au Japon qu’outre-Atlantique, Kengo Kuma est une figure majeure de l’architecture contemporaine. Parmi ses nombreuses constructions inspirées de la nature figure un hôtel parisien qui prendra bientôt place dans le 13e arrondissement de la ville lumière (à deux pas de la bibliothèque François-Mitterand) et ouvrira ses portes en 2022. À cette occasion, PEN a souhaité revenir sur la carrière de ce grand nom de l’architecture internationale.

Né en 1954 à Yokohama, dans la préfecture de Kanagawa, Kengo Kuma entreprend des études d’architecture à l’université de Tokyo, d’où il sort diplômé en 1979. En 1987, il fonde son propre atelier, aujourd’hui dénommé “Kengo Kuma & Associates”, à Tokyo. Quelques décennies plus tard, en 2008, l’architecte ouvre un deuxième atelier au coeur de Paris, dans le 10ème arrondissement.

Aujourd’hui encore, Kengo Kuma ne cesse d’impressionner en réalisant des oeuvres architecturales saisissantes qui mêlent avec subtilité poésie et tradition japonaise. Son désir d’harmonie entre l’architecture et l’environnement transparaît d’ailleurs dans ses choix de matériaux. Si le bois (et plus particulièrement le chêne, le cèdre ou encore le mélèze) reste l’une des matières les plus utilisées par Kuma, l’architecte est également connu pour avoir réalisé des bâtiments à partir de matériaux “alternatifs” à l’instar de la pierre, de la céramique, du verre, du bambou, du plastique ou encore du vinyle.

©Naoya Fujii

Car l’un des objectifs principaux de Kengo Kuma est de “réintroduire des matériaux naturels (souvent locaux, ndlr) et de faire fusionner l’architecture avec la nature, d’aller à l’encontre de l’architecture où l’on pose des boîtes“, tel que le rapporte L’Express. Et pour cause, au Japon, l’intérieur et l’extérieur sont très souvent pensés ensemble en architecture, et non séparément. Une démarche écologique relativement avant-gardiste, et qui fait encore plus sens au regard des désastres climatiques actuels.

Kengo Kuma est aussi célèbre pour ses incroyables jeux de transparence et de lumière, fondamentaux de son processus créatif. Friand des expérimentations conceptuelles, Kuma n’hésite pas à comparer la construction à un origami. Une approche unique et une relation à l’architecture intégrale qui ne saurait la distinguer de la nature.

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Parmi ses constructions les plus emblématiques, on peut citer  l’Asakusa Culture Tourist Information Center et le Suntory Museum of Art (tous deux à Tokyo), le FRAC de Marseille, le gratte-ciel Hongkou Soho à Shanghai, ainsi que des lieux plus récents construits en bois comme le Temple taoïste à Hsinchu (Taiwan, 2018), la Meditation House (2019) à Krün, en Allemagne, ou encore le nouveau Victoria & Albert Museum à Dundee, en Ecosse. Dernièrement, Kengo Kuma a également oeuvré à la construction du nouveau grand stade de Tokyo, réalisé pour les Jeux Olympiques de 2021, ainsi qu’à celle de la station Saint-Denis-Pleyel du Grand Paris Express, à Saint-Denis, appelée à devenir la station olympique des JO 2024.

Grâce à son architecture intellectuelle, Kengo Kuma vient prouver que l’homme et la nature peuvent ne faire qu’un. Une philosophie inspirée de la tradition japonaise et basée sur l’ouverture et l’expérimentation, qui ravit les amateurs d’architecture aux quatre coins du monde. Ce qui explique les nombreuses récompenses attribuées à Kuma au fil des ans, notamment par l’Architectural Institute of Japan en 1997, le Spirit of Nature Wood Architecture Award en Finlande en 2002, sans oublier sa reconnaissance au grade d’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française en 2009.

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