Tomoo Gokita, l’icône de l’art contemporain japonais se met à la couleur
En 2020, à l'occasion de l'exposition “MOO” à la galerie Taka Ishii, l'artiste présente une nouvelle facette de son travail.
Tomoo Gokita, “New Latin Quater” (2020) Courtesy of Taka Ishii Gallery
Aux côtés de Takashi Murakami ou de MR., il est depuis les années 2000 l’une des stars de l’art contemporain japonais. Ses peintures à la gouache en noir et blanc, ses portraits où les visages sont effacés en font un des artistes les plus reconnus sur le marché de l’art international. A l’été 2020, Tomoo Gokita dévoile une autre palette de son talent, avec des œuvres uniquement en couleur, notamment exposées au sein de la galerie Taka Ishii à Tokyo dans l’exposition MOO.
Né en 1969 à Tokyo, Tomoo Gokita débute sa carrière dans l’illustration, collaborant avec les mondes de la mode et de la musique, notamment inspiré par les sous-cultures américaines des années 1960 et 1970. En 2000, il publie le livre de dessins Lingerie Wrestling, qui connaît un grand succès. C’est à partir de 2005 qu’il définit sa signature, des peintures présentant des portraits effacés en noir et blanc. Le marché de l’art s’est rapidement emparé de son œuvre qui, aux enchères, a déjà dépassé le million de dollars.
Tomoo Gokita repense son identité
Le travail à la gouache et à l’acrylique de l’artiste exploite la culture populaire occidentale et la contre-culture marginale, inspiré par des pochettes de disques, des magazines Playboy des années 70, des affiches de lutte, des cartes postales, des photos de films classiques, des mangas ou des gekiga – bande dessinée japonaise. La critique Roberta Smith déclarait il y a 15 ans dans le New York Times que l’oeuvre de Tomoo Gokita offre une « gamme de tons qui donne l’impression que le noir et blanc ressemble à une couleur vivante. »
Tomoo Gokita abandonne — aujourd’hui —, ce marqueur de son œuvre et ses anciennes inspirations pour des toiles plus intimes, dont les références ne se trouvent plus dans la culture populaire mais dont les sources associent expérience personnelle et hasard du coup de pinceau. Comme le caractérise le catalogue de l’exposition MOO à la Taka Ishii Gallery, ces « peintures combinent une expression apparemment simple et des textures riches… Mais l’évolution fertile du travail de Tomoo Gokita, portée par un changement de matières et de processus, met par ailleurs en lumière l’essence inébranlable de sa pratique. »
Les œuvres — en noir et blanc— qui ont fait la signature de Tomoo Gokita sont notamment à découvrir dans les collections permanentes du High Museum of Art (Atlanta), de la Marciano Art Foundation (Los Angeles), de l’Oketa Collection (Japon) et du X Museum (Beijing).
MOO (28 aout – 26 septembre 2020), une exposition du travail de Tomoo Gokita à la galerie Taka Ishii.
Tomoo Gokita, “Late Marriage” (2020) Courtesy of Taka Ishii Gallery
Tomoo Gokita, “Neue Tanz” (2020) Courtesy of Taka Ishii Gallery
Tomoo Gokita, “Booker T.” (2020) Courtesy of Taka Ishii Gallery
Tomoo Gokita — “MOO” © Taka Ishii Gallery
Tomoo Gokita — “MOO” © Taka Ishii Gallery
Tomoo Gokita — “MOO” © Taka Ishii Gallery
LES PLUS POPULAIRES
-
La subtilité de l'art japonais du papier exposée à Londres
En 2018, quinze créateurs contemporains ont eu carte blanche à la Japan House pour exprimer leur art au moyen de papier “washi” traditionnel.
-
Les nuits électriques de Tokyo sublimées par Liam Wong
Dans la série “TO:KY:OO”, le photographe capture la capitale à la nuit tombée, lorsque les néons créent une ambiance cinématographique.
-
Recette vegan de pot-au-feu japonais par Lina et Setsuko Kurata
Le “oden” est un plat typique de l’hiver, que l’on peut préparer chez soi mais que l’on trouve aussi en vente en supermarché dans l'archipel.
-
La quintessence de la beauté du Japon retranscrite par Erin Nicholls
L'artiste australienne saisit avec acuité les scènes et détails les plus insignifiants du quotidien qui semblent soudain prendre vie.
-
Adrien Jean, immersion dans une culture solitaire
Dans cette série, le photographe questionne le sentiment de solitude, des Japonais mais aussi des voyageurs qui visitent l’archipel.