Les corps insaisissables de Circé
Dans la série “Dissolvenze”, l’artiste s'extrait des représentations classiques du corps féminin, relégué à une simple enveloppe corporelle.
© Circé
Les œuvres de Circé mettent le corps féminin au centre. Des corps raides, tendus, alanguis, dansants, incandescents, parfois spectraux. Uniques ou multitude. Isolés ou aux prises avec leur environnement. Mais toujours avec une grande fluidité de la forme qui évolue du figuratif au symbolique, dessinant des corps tantôt au physique féminin le plus marqué, tantôt plus ambigus.
« Je vois le corps un peu comme une enveloppe, c’est ce qui se voit, ce que je peux représenter », explique Circé. « Souvent dans mon travail, le corps disparaît et on comprend finalement que ce n’est pas forcément celui d’une femme, ça pourrait être celui d’un homme ».
Valentine “Circé” Arino dessine depuis sa petite enfance et s’intéresse particulièrement au corps des femmes depuis son adolescence. Après des études en économie et un début de carrière dans la finance, elle embrasse sa passion pour le dessin et expose ses œuvres pour la première fois en 2021 à Mexico.
Se libérer d’un corps imposé
Circé travaille avec ce qui lui tombe sous la main. Peinture acrylique, fusain, crayon et pastels se mêlent à son art, sur des supports tout aussi variés, notamment du papier calque pour la série Dissolvenze.
L’artiste s’attache à représenter le corps féminin car c’est le sien, celui qu’elle connait intimement depuis toujours et qu’elle a pourtant vécu comme imposé en termes de représentation sociale. « Je suis née femme mais la société nous fait femme plus qu’on ne l’est », poursuit-elle. Car la définition de ce qui fait un corps de femme n’est pour elle pas aussi claire. D’où l’ambiguïté qui émane de ses traits, parfois réduits à de simples jets sur la toile.
Avec ses dessins, Circé cherche à transcender les représentations classiques du corps féminin et à chambouler les acquis. Elle injecte d’ailleurs à ses œuvres monochromes des touches de bleu pétillant, dont elle réalise le pigment —utilisé brut— elle-même. Une manière de faire voler en éclats les attentes des observateurs et celles de la société.
Plus d’informations sur le travail de Circé sur son compte Instagram. Dissolvenze sera exposée à la rentrée au Madre Café à Mexico.
© Circé
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