Shi-An, maison de thé en origami
Cette structure nomade et modulable est entièrement réalisée en papier “washi” qui lui confère légèreté et durabilité.
Design : Kazuya Katagiri, Photographie : Takuya Watanabe.
Deux arts traditionnels japonais réunis en une même oeuvre. En créant Shi-An, Kazuya Katagiri, du cabinet d’architecture Katagiri Architecture+Design, allie la finesse de la cérémonie du thé à la délicatesse de l’origami dans une maison de thé en papier washi, confectionnée avec plusieurs centaines de feuilles de papier, que les curieux peuvent visiter ou uniquement se contenter d’admirer.
« Cette maison de thé s’inspire du caractère épuré et minimaliste de la beauté japonaise », explique Kazuya Katagiri.
Mettre en valeur l’artisanat nippon
Pour la construire, l’artiste s’est tourné vers le papier washi, fabriqué artisanalement à partir de fibres naturelles depuis plus de 1 300 ans. Chaque feuille de 500 mm sur 1 000 mm a été pliée à huit reprises pour créer des unités triangulaires, qui ont ensuite été insérées entre elles, sans colle ni adhésif. Ainsi est née Shi-An.
La maison de thé présente une petite entrée qui oblige les utilisateurs à incliner la tête pour la traverser, ainsi qu’une petite ouverture au sommet permettant à la lumière naturelle d’illuminer l’espace.
Un espace modulable
« La structure cellulaire de la maison pourrait être comparée à un corps qui, comme les êtres vivants, s’adapte continuellement à son environnement », détaille Kazuya Katagiri.
En effet, cette maison de thé mobile, d’une hauteur de 2,1 mètres et d’un diamètre intérieur de 1,85 mètre, est totalement modulable. La technique de l’origami permet au pavillon de thé de se monter et démonter rapidement et facilement, et ne nécessite pas de fondations particulières pour être stable.
Un succès artistique
Shi-An, lauréate des RTFA 2017 Awards, a été exposée pour la première fois en 2016 au Daidokoro, dans le château de Nijo-jo à Kyoto, l’un des plus prestigieux châteaux de terrain plat, construit au début du XVIIème siècle et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Devant l’engouement qu’a rencontré la création de Kazuya Katagiri, Shi-An a poursuivi sa route à travers le Japon.
Plus récemment, le designer a créé une structure répondant au petit nom de Paper Cloud à Montpellier, en France. Même si elle est différente de Shi-An, car elle n’est pas composée d’origami, elle s’en rapproche puisque encore une fois, aucune colle ni adhésif n’ont été nécessaires pour la mettre sur pied. L’artiste a assemblé 2 000 cylindres de papier laminé, insérés les uns dans les autres pour ériger cette structure carrée, creuse et sans toit, ce qui laisse la lumière du jour se refléter sur les parois, lui donnant un côté infiniment léger.
Shi-An (2016), un projet du cabinet d’architecture Katagiri Architecture+Design à retrouver sur son site internet.
Design : Kazuya Katagiri, Photographie : Takuya Watanabe.
Design : Kazuya Katagiri, Photographie : Takuya Watanabe.
Design : Kazuya Katagiri, Photographie : Takuya Watanabe.
Design : Kazuya Katagiri, Photographie : Takuya Watanabe.
Design : Kazuya Katagiri, Photographie : Takuya Watanabe.
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