Sachiko Kanenobu, première autrice compositrice et interprète japonaise

Avec son premier disque “Misora”, sorti en 1972, la guitariste et chanteuse folk remporte un grand succès qui perdure des années après.

13.01.2021

TexteClémence Leleu

Sept jours. Il n’aura fallu que sept petits jours pour enregistrer Misora, tout premier album de Sachiko Kanenobu, guitariste et chanteuse, dont la plupart des chansons ont été enregistrées en une seule prise. À la production de cette mouture folk, le duo iconique Haruomi Hosono et Takashi Matsumoto, leaders du groupe Happy End. Misora, sorti en septembre 1972, dévoile des mélodies à la fois douces et pop’ où l’artiste évoque, tout en retenue, ses sentiments amoureux et le vague à l’âme d’une jeune femme de vingt ans. 

 

Un premier album longtemps mis au placard

C’est à Osaka que naît et grandit Sachiko Kanenobu, qui se lance dans l’apprentissage de la guitare alors que la folk commence à inonder les cours de récréation des collèges et lycées. Très inspirée par Donovan, musicien britannique phare du milieu des années 1960, la jeune femme compose les textes et mélodies des titres regroupés au sein de Misora. Mais il lui faudra être patiente. Sa maison de disque Underground Record Club (URC), un des premiers labels indépendants du Japon, reléguera ses créations au placard durant de nombreuses années, préférant mettre sous les projecteurs tout ce que la scène folk compte de musiciens masculins. « C’était encore un monde d’hommes au Japon. URC s’est concentrée sur des chansons avec des messages forts. Anti-militarisme, affirmations sociales… La musique était majoritairement composée par les hommes, les femmes ont été laissées à l’arrière-plan. J’ai attendu et attendu », a confié Sachiko Kanenobu dans une interview à Popmatters en juillet 2019.

Une fois sorti, Misora a rencontré un grand succès dans l’archipel, qui ne s’est jamais tari. En témoigne sa tournée de japonaise de 2018, jouée à guichets fermés, durant laquelle Sachiko Kanenobu joue intégralement son album fétiche. Dernière preuve s’il en fallait une : le label indépendant de Seattle Light In The Attic a réédité l’album en juin 2019, avec des titres remasterisés. 

 

Misora (2019), une réédition de l’album de Sachiko Kanenobu produite par Light In The Attic.

© Light in the attic

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